Monsieur Klein (2022) streaming
-
Partagez sur les réseaux sociaux. réseaux:
-
Réalisé par:Joseph Losey
-
Avec:Alain Delon, Jeanne Moreau, Michael Lonsdale
Monsieur Klein est un film franco-italien sorti en 1976. Réalisé par le cinéaste américain Joseph Losey, il est produit par Alain Delon, également acteur principal.
Hiver 1942 à Paris, sous l'Occupation. Dans un hôpital, une femme d’âge mûr subit passivement une humiliante visite médicale qui met en évidence ses racines sémites. Le rapport sera envoyé à la Préfecture de police, ce qui n'augure rien de bon car les Juifs sont persécutés. Mais en retrouvant son époux, qui s'est prêté à un examen analogue, elle affirme que tout s'est bien passé.
Indifférent à ce climat oppressant, le marchand d'art Robert Klein vit luxueusement dans un hôtel particulier de la rue du Bac. Fréquentant les salles des ventes, il achète aussi sans le moindre scrupule, à des Juifs aux abois pressés de fuir la France, des objets qu'ils cèdent à vil prix au terme d'âpres tractations. Il reconduit l'un d'eux sur le seuil, après lui avoir payé 300 louis d'or - soit la moitié de sa valeur - le « Portrait d'un gentilhomme hollandais » peint par Adriaen van Ostade. En prenant congé, il découvre dans son courrier glissé sous la porte un exemplaire des « Informations juives ». Il comprend alors qu'un homonyme, abonné à ce journal réservé aux Israélites, lui a fait endosser son identité. Or les membres de la communauté juive sont fichés en raison de leur prétendue origine raciale. Par une sorte de prémonition funeste, son client lui souhaite « bonne chance, Monsieur Klein ».
En cherchant à prouver qu'il n'est pas juif, Robert Klein s'englue peu à peu dans un piège quasi kafkaïen. Il ne fait qu'attirer l'attention des autorités, muée en suspicion puis, bien vite, en conviction. Pour obtenir des certificats de catholicité, il rend visite à son père, qui vit à Strasbourg. Devenu infirme, le vieil homme commence par s’emporter et affirme avec force que les Klein sont depuis toujours catholiques et Français, avant de lui apprendre qu'il existe une branche hollandaise de la famille Klein, sur laquelle il évite de s'étendre. Menant sa propre enquête, Robert remonte la piste de son homonyme. Insaisissable, cet homme mystérieux change régulièrement de domicile. Il entretient des liaisons féminines, entre autres avec une aristocrate évanescente et une compagne énigmatique prénommée « Françoise », « Kathy » ou « Isabelle ». Il roule en side-car et possède un berger allemand. Les recherches de l'affairiste le conduisent tour à tour dans un logement sordide situé rue des Abbesses ; un laboratoire photographique ; un château fantomatique d'Ivry-la-Bataille ; les coulisses d'un cabaret donnant un spectacle antisémite, ; une usine de la place Balard... Il découvre que l'autre Klein, un résistant, joue de leur homonymie pour agir clandestinement. L'inconnu semble avoir été victime d'un attentat relaté par la presse. Robert va examiner le corps à la morgue.
La police poursuit le marchand d'art. Ses biens sont saisis. Par un étrange hasard, il recueille un berger allemand abandonné. Mais craignant pour son sort, il cherche à gagner la Méditerranée par Marseille. Il est muni de faux papiers procurés par Pierre, un ami avocat qui l'a aussi aidé à vendre son hôtel particulier non sans s'enrichir, à cette occasion, d'un demi-million de francs. Dans le train, il s'adresse à une femme assise en face de lui - probablement Françoise, alias Kathy ou Isabelle, qui finit par lui dire qu'elle connaît Robert. Elle lui apprend qu'il n'a jamais quitté son immeuble d'habitation, aidé de la concierge éprise de lui. Il rebrousse chemin, souhaitant plus que jamais connaître celui dont il est victime mais qui le fascine. Il le joint au téléphone. Arrivé au rendez-vous, il assiste, embusqué, à l'arrestation de son homonyme, que Pierre a dénoncé pour le protéger. Il est appréhendé lui aussi le lendemain, pendant une rafle évoquant celle du « Vél d'Hiv ». L'acte de baptême catholique d'une grand-mère, enfin arrivé d'Alger, peut le sauver in extremis. Parmi d'autres noms à consonance juive, les haut-parleurs du Vélodrome d'hiver appellent « Robert Klein ». Un homme vu de dos lève le bras puis disparaît dans un souterrain, entraîné par une foule qui se dirige vers un quai de gare. L'affairiste lui emboîte le pas, en affirmant à Pierre qu'il va revenir. Déportés conjointement, les deux Robert Klein ne se seront jamais rencontrés. Dans le wagon qui les conduit vers une mort probable, derrière le marchand d'art sans scrupule apparaît le visage grave de l'homme qui lui a cédé le tableau de van Ostade. Leur tractation du début résonne de nouveau.